La CNR annonce un investissement massif dans le solaire
La Compagnie nationale du Rhône (CNR) va accélérer ses efforts dans le domaine du solaire. En annonçant un gros investissement dans le secteur, l’aménageur historique du fleuve Rhône, qui est déjà l’un des plus anciens producteurs français d’hydroélectricité, accentue de fait sa présence dans le solaire. Le point sur le sujet avec Open Energie.
Eau – air – soleil
Traditionnellement associée aux barrages le long du Rhône, la Compagnie nationale du Rhône est le concessionnaire historique de l’aménagement du fleuve, une zone qu’elle gère depuis 1933. La CNR est aujourd’hui la propriété commune de la Caisse des dépôts et des collectivités locales et d’Engie. Au total, elle a sous sa coupole quelques 19 ouvrages, allant de la Camargue à Léman, faisant de la CNR l’un des plus gros producteurs français d’hydroélectricité, assurant environ 25% de la production totale du pays. Au-delà de l’aménagement du fleuve, la CNR gère aussi les berges du Rhône, mais aussi les systèmes d’irrigation agricole ou encore la navigation fluviale. D’un point de vue stratégique, la Compagnie nationale du Rhône s’inscrit désormais dans la trilogie eau – air – soleil. Un engagement qui se traduit, concrètement, par 49 parcs d’éoliennes, et un investissement soutenu dans l’énergie photovoltaïque depuis 2010.
Création de la société spécialisée Solarhona
Début mai, la CNR a inauguré un parc solaire composé de plus de 12 000 panneaux dans l’Ain, à Virignin plus précisément. Pour ce faire, la compagnie a exploité un terrain qui était « l’ancienne plateforme de stockage de matériaux utilisée pour la construction de l’usine hydroélectrique de Brens-Virignin en 1981 et des deux écluses mises en service par CNR en amont et en aval du port de plaisance en 2010 ». Le projet a nécessité une enveloppe budgétaire globale de près de 3 millions d’euros.
Le même mois, la CNR a annoncé la création de Solarhona, une société spécialisée qui emploie près de 20 salariés à Lyon et Montpellier. Une équipe qui va certainement être étoffée pour soutenir la croissance de la société, qui a annoncé un plan d’investissement massif à hauteur d’un milliard d’euros à l’horizon 2030. Objectif annoncé : booster le développement des parcs solaires et multiplier par 7 la capacité disponible actuellement. A ce jour, la CNR compte un peu moins de 30 centrales photovoltaïques.
Des panneaux verticaux bi-face au sol
Selon Julien Marchal, président de Solarhona, « les panneaux prendront place sur des toitures ou sous forme d’ombrières, ainsi que sur des terrains dégradés, de petite taille, n’ayant pas d’utilité. Il y aura également des petits projets en solaire flottant sur des petits plans d’eau ». Pour ce qui est des installations au sol, la CNR envisage de les équiper avec des panneaux verticaux bi-face, installés pour être testés sur les berges du Rhône à Sablons. A ce propos, la présidente du directoire de la CNR, Laurence Borie-Bancel, explique que les capacités futures des installations prévues représenteront « la consommation annuelle d’une population de 550 000 habitants. 80 projets sont d’ores et déjà en développement ».