Y a-t-il une pénurie de logements étudiants en Île-de-France ?

Tout semble indiquer que si… En effet, l’Île-de-France est particulièrement touchée par une pénurie de logements étudiants alors que la rentrée approche, un écart conséquent se creusant entre l’offre de locations disponibles et la demande. Ainsi, même si vous avez un dossier en béton, trouver un logement à Paris ne sera pas de tout repos… Décryptage !

Une offre en berne, une demande qui explose : les raisons d’une pénurie

Avec pas moins de 680 000 étudiants fouillant les annonces immobilières, l’Île-de-France est aujourd’hui le théâtre d’une demande explosive. De l’avis de Directe Location, c’est cet engouement simultané, à chaque rentrée, qui engendre une saturation du marché, rendant la quête d’un logement assimilable à un véritable parcours du combattant. A ce niveau, le constat des professionnels de l’immobilier est sans appel ! Tommy Veyrat, de l’Union régionale pour l’habitat des jeunes, décrit une réalité poignante : « Les étudiants nous demandent des solutions d’urgence que nous n’avons pas ». Un constat partagé par Laetitia Caron de PAP, qui note une offre locative en chute libre par rapport à 2022, tandis que la demande grimpe en flèche.

Les propriétaires, quant à eux, sont pris d’assaut. Certains témoignent de la vitesse fulgurante à laquelle leurs biens sont loués, parfois en l’espace d’une journée, et de la montagne de dossiers à traiter pour un seul appartement. Pour ne rien arranger, les Franciliens sont de moins en moins enclins à investir dans l’immobilier, notamment dans les rangs des trentenaires. Ces derniers, face à des taux d’intérêt revus à la hausse et à des crédits plus sélectifs, optent davantage pour la location. Ajoutons à cette équation un obstacle supplémentaire pour les étudiants : la méfiance de certains propriétaires. Entre annonces discriminatoires ou déplacements inutiles, les étudiants font face à une réelle défiance. Ce scepticisme s’explique souvent par la crainte de courtes périodes de location, le risque potentiel de dégradation, ou encore le désir de privilégier des locataires aux revenus plus conséquents.

Les JO de 2024 aggravent la crise du logement étudiant en Île-de-France

Certes, les Jeux olympiques de Paris en 2024 sont une véritable aubaine, mais ils sont aussi tendance à exacerber le marché immobilier étudiant. Entre des propriétaires séduits par la courte durée et une offre de logements étudiants réduite, la situation se complexifie à vue d’œil… En effet, la perspective des Jeux olympiques incite bon nombre de propriétaires à privilégier la location de courte durée, notamment via Airbnb. Ce choix, évidemment plus lucratif, sape encore davantage les chances des étudiants à la recherche d’un logement, d’autant plus lorsqu’on y ajoute la réquisition annoncée de plus de 3 000 logements CROUS durant l’été 2024, alors que ces logements étaient déjà insuffisants et soumis à des critères pour le moins restrictifs.

Une inflation des loyers difficile à contenir

Avec une moyenne s’élevant à 881 euros (largement supérieure à la moyenne nationale), les loyers étudiants en Île-de-France sont particulièrement hors de prix. Et alors même qu’un dispositif d’encadrement des loyers existe à Paris depuis 2019, sa mise en application continue à poser problème, notamment en raison du contournement des restrictions qu’il impose, alimentant ainsi un cercle vicieux de la crise du logement. Cerise sur le gâteau : les propriétaires, non contents des plafonds imposés par le dispositif, préfèrent aujourd’hui la vente à la location… Le serpent qui se mord la queue !

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