Pourquoi il est de plus en plus difficile de trouver un logement en location en 2024 pour un étudiant ?
Le marché de la location immobilière traverse une période de tension inédite en 2024. Les étudiants demandeurs peinent à trouver un appartement ou une maison, surtout dans les grandes villes, où la pénurie de logements s’aggrave. Plusieurs facteurs convergent pour expliquer cette crise : une demande croissante, des contraintes administratives de plus en plus lourdes, et l’impact des taux d’intérêt élevés. Décryptage d’une situation qui ne cesse de se complexifier.
Une demande qui dépasse largement l’offre disponible
En 2024, le marché locatif français est marqué par une augmentation significative du nombre de candidats pour chaque bien à louer. Selon les dernières données de l’Observatoire de l’offre et de la demande locative, on compte désormais 3,31 demandeurs par logement disponible, contre 2,71 l’an dernier. Cette hausse reflète une pression accrue, notamment dans les grandes villes. Paris, Lyon, ou encore Toulouse connaissent une véritable explosion de la concurrence entre locataires potentiels.
Cette pénurie de biens disponibles s’explique notamment par une baisse des recherches durant l’été 2024, suivie d’un rattrapage spectaculaire dès le mois d’août, avec une augmentation de 27 % des recherches par rapport aux années précédentes. Cette situation rend la quête d’un logement extrêmement compliquée, surtout pour les jeunes actifs et les familles, qui se trouvent souvent en compétition directe pour les rares logements disponibles.
Le poids croissant des locations saisonnières et des contraintes administratives
Un autre facteur qui vient accentuer la tension sur le marché locatif est l’essor des locations saisonnières. En effet, dans les zones touristiques comme Biarritz ou le Pays Basque, de nombreux propriétaires préfèrent désormais louer leur bien à court terme, ce qui réduit de façon drastique le nombre de logements accessibles aux résidents à l’année. Ce phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur, en particulier dans les régions touristiques, contribuant ainsi à l’asphyxie du parc locatif traditionnel.
De surcroît, les contraintes administratives imposées aux propriétaires découragent également la mise en location de nombreux biens. L’encadrement des loyers dans les zones dites « tendues » comme Montpellier ou Paris conduit certains propriétaires à conserver leurs logements pour un usage personnel ou à les louer à des proches. À cela s’ajoute l’obligation de respecter les diagnostics de performance énergétique (DPE), une mesure qui va se durcir dès janvier 2025, interdisant la location des logements classés G. Dans des villes comme Paris, où un tiers des logements est classé F ou G, cela pourrait conduire à une réduction massive de l’offre disponible.
L’impact de la hausse des taux d’intérêt sur le marché locatif
De l’avis de l’agence Directe Location basée à Bordeaux, la hausse des taux d’intérêt amorcée en 2022 a un effet direct sur le marché immobilier, et plus particulièrement sur le secteur locatif. En effet, cette augmentation a compliqué l’accès à la propriété pour de nombreux primo-accédants, les obligeant à rester plus longtemps locataires. Cette prolongation de la « carrière » locative de certains ménages engorge encore davantage le marché, empêchant le renouvellement naturel des locataires.
Cette situation crée un véritable effet d’embouteillage, où des couples ou jeunes actifs restent plus longtemps dans des logements initialement conçus pour des périodes de transition, alors que d’autres, comme les jeunes adultes, cherchent à s’installer en ville pour mener leurs études. Ainsi, seules les générations plus âgées, notamment les retraités, libèrent encore des logements, mais à un rythme insuffisant pour répondre à la demande croissante.