Trouver un logement étudiant à Bordeaux : la course contre la montre a commencé
Les résultats de Parcoursup viennent à peine de tomber que déjà les familles se pressent, dossiers en main, pour trouver un logement étudiant à Bordeaux. Dans une métropole où le marché locatif est particulièrement tendu, l’heure n’est plus à la réflexion mais à l’action. Visites express, dossiers complets sous le bras, anticipation au cordeau : à Bordeaux, chercher un toit pour la rentrée est devenu une épreuve de vitesse, bien plus qu’un simple rite de passage.
Une tension locative qui pousse à l’anticipation
« Il faut s’y prendre dès maintenant, quitte à payer un mois de plus », avertit Sébastien Ducla, gérant de l’agence Laforêt à Bordeaux. Il constate chaque année une accélération des demandes à mesure que les premiers résultats de Parcoursup tombent. Ce qu’il observait encore comme une vague molle il y a dix ans est désormais un raz-de-marée. Les parents, souvent plus inquiets que les étudiants eux-mêmes, cherchent à sécuriser rapidement un studio ou un T1 pour éviter les déconvenues de la dernière minute.
Et pour cause : 65 % des étudiants en France privilégient les studios. À Bordeaux, cette préférence se heurte à une offre limitée. Talence, Bordeaux centre, Pessac : les trois zones les plus convoitées voient les loyers d’un studio de moins de 20m² osciller entre 509 € et 557 € selon LocService.fr. Mais au-delà du prix, c’est surtout la rareté des biens qui inquiète. Dès mi-juillet, les agents immobiliers n’ont souvent plus rien à proposer.
Un marché parallèle : les résidences du CROUS sous pression
Face à l’impossibilité pour certains étudiants — notamment boursiers — de suivre la cadence du marché privé, les résidences universitaires apparaissent comme une alternative précieuse. Le CROUS de Bordeaux a enregistré plus de 12 000 demandes de logement pour la rentrée 2025, soit une hausse de plus de 20 % par rapport à l’année précédente. Or, seules 10 000 places sont disponibles, et plus de la moitié sont déjà occupées par des étudiants en renouvellement.
La situation est donc tendue là aussi, mais pas désespérée. Le CROUS continue de proposer des logements tout au long de l’été, notamment en raison des désistements et annulations fréquents. Les candidats devront toutefois faire preuve d’endurance. Car l’attribution des logements s’échelonne en plusieurs phases, selon les profils et les priorités.
Une alternative engagée : les colocations solidaires Kaps
Dans ce contexte difficile, certaines initiatives apportent un peu d’oxygène, à condition d’y être éligible et motivé. C’est le cas des colocations Kaps, proposées par l’AFEV. À la clé, un loyer modéré — entre 290 et 430 euros — et une implication dans des projets de quartier. Encadrés par l’association, les kapseurs accompagnent des jeunes en difficulté, organisent des animations collectives, et s’intègrent activement dans la vie locale.
Jeremy Scheiffler, délégué territorial de l’AFEV, insiste : « Ce n’est pas un simple logement, il faut pouvoir s’investir. » Les 60 places actuellement réparties sur quatre quartiers seront bientôt rejointes par 10 nouvelles dans le secteur des Aubiers. Mais la sélection est rude : 200 candidatures sont attendues pour la rentrée, avec un pic à la mi-juillet.
Rester dans la course jusqu’à la rentrée
Même si les meilleures opportunités se décrochent tôt, rien n’est totalement figé. La phase complémentaire de Parcoursup débute le 11 juin, et avec elle, un nouveau cycle de mobilités étudiantes. Désistements, changements d’orientation, redoublements : les listes d’attente se réorganisent, les logements réservés peuvent se libérer. Pour les retardataires, l’espoir subsiste donc, à condition d’être réactif, bien informé et de ne pas se limiter aux options les plus centrales ou populaires.
À Bordeaux, la pression foncière combinée à une croissance constante du nombre d’étudiants — plus de 100 000 aujourd’hui — rend la recherche de logement particulièrement complexe. Pour les futurs néo-bacheliers qui seront quelque 8 000 à s’installer dans la métropole à la rentrée, il ne faudra pas compter sur la chance, mais sur une stratégie bien rodée.