GPTBot : médias et sites web s’unissent dans un boycott collectif du robot d’OpenAI

De plus en plus de médias et de sites internet se révoltent contre OpenAI, et plus particulièrement contre GPTBot. En cause : l’aspiration massive de données réalisée par ce robot pour alimenter ses modèles d’intelligence artificielle, considéré comme un « pillage » de leur travail. Subitement et de manière concertée, nombreux sont ceux qui ont donc décidé de fermer leurs portes à GPTBot, mettant ainsi en lumière les tensions autour des enjeux de propriété intellectuelle. Le point sur le sujet avec Net Wash !

GPTBot en territoire hostile : un invité non désiré dans les agences de presse

Le 8 août 2023, GPTBot, développé par OpenAI, débarquait sans préavis dans l’écosystème des agences de presse, parcourant leurs sites pour collecter des données. Une intrusion inattendue et non annoncée qui a suscité stupeur et indignation. L’ire des médias s’explique principalement par le fait que ce robot avait libre accès aux informations, utilisées ensuite pour nourrir les modèles d’intelligence artificielle d’OpenAI. Se sentant lésés, de grands noms de la presse tels que The New York Times, CNN, ABC en Australie, ainsi que les agences Reuters et Bloomberg ont vite pris la décision de bloquer l’accès à GPTBot.

En réponse, OpenAI a tenté de calmer le jeu en expliquant comment empêcher GPTBot de puiser dans les données d’un site. Cela dit, loin de rassurer, cette démarche a intensifié les inquiétudes, et encore plus la résistance, mettant en exergue une fracture grandissante dans l’univers numérique au sujet des méthodes et de l’éthique autour de la collecte de données.

Levée de boucliers de la part des géants du web

Selon les analyses de Originality.ai, spécialisé dans la détection de plagiat, le robot aspirateur de données, GPTBot, a été bloqué par environ 10 % des 1 000 sites web les plus influents, seulement deux semaines après son lancement. Des mastodontes du web comme Amazon.com, Wikihow.com, Quora.com et Shutterstock, figurent parmi ceux ayant décidé de barrer la route à cette technologie de l’intelligence artificielle. Et selon Originality.ai, cette fronde ne fait que commencer : il prévoit que chaque semaine, 5 % de sites supplémentaires emboîteront le pas.

GPTBot face à la fronde médiatique en France

GPTBot n’a pas été particulièrement bien accueilli en France, c’est le cas de le dire. En effet, le robot aspirateur de données d’OpenAI a été bloqué par des médias de premier plan, notamment France Médias Monde (incluant France 24 et RFI), Mediapart, Radio France et TF1. Laurent Frisch, responsable de la stratégie numérique et de l’innovation chez Radio France, révèle qu’ils ont immédiatement cherché des moyens de bloquer le robot dans les 24 heures suivant l’annonce d’OpenAI.

Sibyle Veil, présidente de Radio France, justifie cette mesure en soulignant que l’utilisation non autorisée de contenus est intolérable. Elle insiste par ailleurs sur l’inacceptabilité de l’utilisation de ces contenus sans compensation et sans éclaircissement sur la manière et le contexte de leur utilisation, renforçant ainsi l’idée d’une rébellion grandissante contre les technologies de collecte de données automatisée.

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