Santé dentaire : un bilan annuel gratuit pour les jeunes jusqu’à 24 ans
Le 7 novembre 2024, l’Assurance maladie a annoncé une mesure phare pour renforcer la prévention bucco-dentaire chez les jeunes. À partir de 2025, les Français âgés de 3 à 24 ans auront droit à un bilan dentaire gratuit chaque année. Pour mieux vous présenter les détails de cette initiative et les enjeux qu’elle soulève, on fait le point avec Geoffrey Migliardi.
Un dispositif étendu à tous les ans pour les moins de 24 ans
Actuellement, les enfants et jeunes adultes de 3 à 24 ans bénéficient d’un bilan dentaire gratuit tous les trois ans. Ce programme mis en place en 2006 inclut un examen bucco-dentaire et un entretien de sensibilisation avec un dentiste. Les soins jugés nécessaires à la suite de cette consultation sont également remboursés.
Cette mesure touche chaque année près de deux millions de jeunes, contribuant à réduire les problèmes dentaires dans cette tranche d’âge. À partir de 2025, la fréquence des consultations passera à une fois par an, pour renforcer encore davantage la prévention. Cette évolution vise notamment à consolider les acquis des précédentes années en matière de réduction des caries.
« Si on arrive à faire ça tous les ans jusqu’à 24 ans, on aura réussi un virage », a déclaré Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de l’Assurance maladie, en soulignant l’ambition de préserver durablement le capital dentaire des jeunes générations.
Une prévention renforcée pour atteindre une « génération sans caries »
Les bilans dentaires gratuits instaurés en 2006 ont déjà montré des résultats probants. Le taux de jeunes atteints de caries a diminué depuis l’introduction de ces consultations. Les autorités sanitaires entendent accentuer cette tendance pour atteindre un objectif ambitieux : une « génération sans caries ».
Pour atteindre cette finalité, l’Assurance maladie prévoit d’intensifier ses actions de sensibilisation. Ces efforts incluront des interventions dans les écoles et des campagnes ciblées pour les jeunes issus de milieux défavorisés. En particulier, les établissements situés en zones d’éducation prioritaire seront mobilisés afin de toucher les publics les plus éloignés des soins dentaires.
De surcroît, une meilleure communication auprès des familles permettra de réduire les inégalités d’accès aux soins. Ces initiatives devraient, à terme, encourager une prise en charge précoce et régulière de la santé bucco-dentaire.
Des enjeux financiers et des controverses autour des remboursements
Cette nouvelle mesure intervient dans un contexte marqué par une diminution du taux de remboursement des soins dentaires par l’Assurance maladie. Désormais, une plus grande part des dépenses incombe aux mutuelles, ce qui pourrait se traduire par une augmentation de leurs tarifs.
Interrogée sur ce point, Marguerite Cazeneuve a tenu à dissocier la prévention dentaire des mesures de réduction des remboursements. Selon elle, les actions en faveur des jeunes sont financées indépendamment des économies réalisées sur les autres postes.
Ainsi, l’élargissement de ces bilans annuels traduit la volonté de l’Assurance maladie de miser sur la prévention, sans toutefois apaiser totalement les débats sur le financement des soins dentaires en général.