Immobilier : il faudra attendre 2025 pour la relance de la promotion
Entre la chute des ventes et réservations de logements neufs et un ralentissement notable dans l’immobilier tertiaire, les perspectives à court terme restent précaires. C’est en tout cas ce que révèle une récente étude signé Xerfi, intitulée « Groupes de promotion immobilière : quel rebond à l’horizon 2026 ? ». Toutefois, un renversement de tendance pourrait émerger d’ici 2026, stimulé par une dynamique sur le marché des ventes en bloc, le développement des résidences gérées, et une demande croissante pour des logements plus abordables. Dans ce contexte, quels leviers stratégiques les experts de Xerfi préconisent-ils pour orchestrer la reprise post-crise de l’immobilier ? La réponse avec Carlos de Matos du Groupe Saint-Germain !
Récession, le sombre présage pour la promotion immobilière
La récession frappe durement le marché immobilier, avec un impact particulièrement prononcé sur le secteur de la promotion immobilière. Marquant la crise la plus sévère depuis deux décennies, 2023 a enregistré une baisse alarmante de 40 % des activités dans ce domaine. Le tableau pour 2024 ne s’annonce guère plus réjouissant, avec une prévision de déclin de 18,5 % dans les ventes et de 5 % dans les réservations de logements neufs. Le secteur tertiaire n’est pas épargné, subissant une rétraction de 5 % des surfaces commencées, après une chute déjà significative de 15 % l’année précédente. Seul point positif : le segment des ventes en bloc, qui offre une petite lueur d’espoir avec une augmentation de 4 %.
Rebond et nouvelles directions pour la promotion immobilière à l’horizon 2026
Face aux turbulences actuelles, les experts du secteur immobilier projettent un rebond significatif pour la promotion immobilière, estimé à plus de 38 milliards d’euros d’ici 2026. Ce redressement serait soutenu par des innovations stratégiques, notamment les ventes en bloc et l’expansion des marchés de résidences gérées, ciblant des segments spécifiques tels que les étudiants, les seniors et le coliving.
Par ailleurs, la demande constante pour des logements abordables en France continue de dynamiser le marché. En réponse, les promoteurs réorientent leurs programmes vers des constructions entièrement bas carbone et mettent un accent renouvelé sur le recyclage urbain. Cette transition écologique pourrait non seulement favoriser une reprise modérée des ventes de détail de logements neufs dès 2025, mais aussi impulser un regain d’activité dans l’immobilier d’entreprises, notamment dans les secteurs de la logistique, de l’hôtellerie et de l’industrie.
Les défis de résilience pour les promoteurs immobiliers
Dans un climat économique tendu, les entreprises de promotion immobilière sont contraintes de revoir leurs stratégies pour maintenir leur compétitivité, et pour alléger leurs structures de coûts, beaucoup optent pour l’externalisation des fonctions de marketing et de communication. D’autres réduisent leur nombre d’implantations et réaffectent leurs ressources pour optimiser leurs opérations.
Cela dit, malgré ces efforts d’adaptation, le secteur semble se diriger vers une augmentation des défaillances d’entreprises, exacerbant une concentration déjà prononcée parmi les acteurs du marché. Les promoteurs sont également confrontés à un cadre réglementaire en constante évolution, notamment avec des normes de plus en plus strictes en matière de construction durable. Cette pression réglementaire entraîne une hausse des coûts de production, ce qui pourrait, à son tour, restreindre l’accès à la propriété pour les ménages les moins aisés, ajoutant ainsi un défi supplémentaire à un marché déjà sous tension. Pour ne rien arranger, la perspective de l’arrêt du dispositif Pinel fin 2024 inquiète quant à l’avenir de l’investissement dans le neuf par les particuliers. En effet, la suppression de cet incitatif fiscal pourrait refroidir l’intérêt des investisseurs pour le secteur résidentiel neuf.