Crise du logement en Europe : un défi devenu urgence

De Barcelone à Berlin en passant par Londres et Paris, le logement abordable est en passe de devenir un luxe inaccessible. Face à cette crise qui asphyxie les classes moyennes et précarise les plus fragiles, les villes tentent de réagir. Entre restrictions sur les locations touristiques, fiscalité plus sévère et grands projets de construction, les initiatives se multiplient, mais suffiront-elles ? Eléments de réponse avec Directe Location !

Un marché immobilier sous tension dans toute l’Europe

Se loger à un prix raisonnable relève désormais du parcours du combattant dans la plupart des grandes métropoles européennes ! Barcelone, Londres, Berlin, Paris… partout, le constat est le même : pénurie de logements, explosion des loyers et files d’attente interminables pour obtenir un logement social. A Londres, les loyers ont flambé de 11 % en 2024, tandis que le nombre de sans-abri a dramatiquement augmenté. A Berlin, un simple déménagement peut voir le loyer doubler.

« Le logement est devenu la deuxième préoccupation des Barcelonais, juste derrière la sécurité », constate David Martinez, directeur de l’urbanisme de la ville. La mairie tente de contenir la crise en encadrant le marché locatif, mais la pression ne faiblit pas.

La location touristique, un facteur aggravant

Dans certaines villes, la prolifération des locations touristiques de courte durée, type Airbnb, aggrave encore la situation. A Athènes, certains quartiers sont devenus inaccessibles aux habitants. « Dans le quartier de l’Acropolis, 90 % des appartements sont des Airbnb », dénonce Ioannis Georgizas, de l’agence de développement d’Athènes.

Face à cette spéculation immobilière, certaines municipalités durcissent le ton. Barcelone a frappé fort en annonçant la suppression totale des licences d’appartements touristiques d’ici 2028, une décision radicale qui devrait libérer 10 000 logements. Paris, de son côté, traque les locations non autorisées et tente de remettre sur le marché les 128 000 logements vacants de la capitale. Cardiff joue la carte fiscale, en multipliant par quatre la taxe sur les logements inoccupés depuis plus de trois ans.

Construire plus, mais à quel prix ?

Si limiter la spéculation est une chose, répondre au besoin croissant de logements en est une autre. Partout en Europe, les villes lancent des plans ambitieux : 88 000 nouveaux logements par an sont attendus à Londres, 70 000 dans le Grand Paris, 200 000 à Berlin d’ici 2040. Mais ces objectifs se heurtent à des contraintes de plus en plus lourdes…

La hausse des coûts de construction menace la rentabilité des projets immobiliers, et certains élus peinent à imposer leurs quotas de logements sociaux. A Hanovre, le maire Belit Onay impose que 30 % des nouvelles constructions soient des logements sociaux, mais peine à financer le reste des opérations. A Berlin, le constat est encore plus amer : « Les logements neufs sont tellement chers qu’ils ne peuvent pas être proposés sur le marché locatif privé, au-delà de 20 euros par mètre carré, ce qui est inabordable pour la majorité des Berlinois », s’inquiète Lars Loebner, responsable des projets logement de la ville.

Des solutions d’urgence, mais un problème structurel

Pour contourner le manque de terrains disponibles, certaines villes explorent de nouvelles pistes, notamment à Paris, où on mise sur la surélévation des immeubles existants. A Hanovre, on transforme des commerces vacants en logements, tandis qu’ailleurs, on reconvertit des bureaux inutilisés.

Mais pour Tobia Zevi, adjoint au maire de Rome, ces solutions locales ne suffiront pas : « Le logement abordable est une urgence, et les villes ne peuvent pas tout résoudre seules. Nous avons besoin d’un soutien national et européen. » En décembre dernier, une dizaine de maires ont interpellé la Commission européenne pour faire du logement un enjeu politique majeur.

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