Quatre mois après son lancement, le bonus de consommation a entraîné 21 000 réparations et une redistribution de 500 000 euros

La loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec), promulguée en février 2021, a instauré une mesure phare appelée le fonds réparation. Ce fonds vise à encourager les Français à faire réparer leurs équipements électriques et électroniques (EEE) plutôt que de les jeter en leur offrant des réductions immédiates sur leur facture. Cette mesure s’attaque au principal frein à la réparation, qui est son coût. Selon l’Ademe, les consommateurs renoncent souvent à la réparation lorsque celle-ci coûte plus de 30 % du prix du neuf. Bien que le fonds réparation ait été mis en place avec un an de retard, il a déjà fait des heureux depuis son entrée en vigueur le 15 décembre dernier.

En quatre mois, 21 000 réparations ont été couvertes

Le fonds de réparation, géré par l’éco-organisme Ecosystem, a enregistré plus de 21 000 réparations bénéficiant d’un bonus, pour un total de 500 000 euros. 31 familles de produits, tels que les smartphones, les machines à laver et les aspirateurs, sont couvertes par ce fonds, financé par les entreprises qui produisent et commercialisent ces appareils. Pour bénéficier du bonus, le consommateur doit faire réparer un équipement qui n’est plus sous garantie par un réparateur labellisé QualiRepar.

Les réductions varient de 10 à 45 euros selon le produit, avec une moyenne de 24 euros. Les lave-vaisselle, les lave-linge et les smartphones ont été les équipements les plus réparés jusqu’à présent, représentant 60 % des réparations. Cependant, le classement pourrait changer à mesure que le dispositif se développe. Ecosystem vise à prendre en charge au moins 500 000 réparations d’ici la fin de 2023, Selon Hexamobile avis, c’est un objectif réaliste étant donné qu’il y a déjà 10 millions de remises en état effectuées chaque année hors garantie.

3 000 réparateurs seront labellisés d’ici la fin de l’année

Un des défis majeurs du fonds réparation ne réside pas seulement dans le nombre d’appareils qui tombent en panne, mais également dans le nombre de réparateurs qualifiés pour les réparer. Au début du programme, seulement 400 sites référencés étaient disponibles pour les consommateurs. Ce chiffre a presque triplé, selon Nathalie Yserd, la directrice générale d’Ecosystem, l’un des éco-organismes chargés de la gestion du fonds. Aujourd’hui, plus de 1 200 sites sont labellisés QualiRépar, avec environ 4 500 techniciens, dont environ la moitié effectuent des réparations à domicile.

Nathalie Yserd assure que tous les départements métropolitains sont couverts par au moins un technicien labellisé et que les premiers réparateurs labellisés en Martinique et à La Réunion ont été enregistrés. En outre, 1 764 autres sites sont en cours de labellisation, ce qui portera le nombre de sites à 3 000 et le nombre de techniciens à 8 500 d’ici la fin de l’année. Cependant, cela reste faible comparé aux 30 000 réparateurs qui travaillent en France dans le domaine des EEE.

Un bonus qui n’est pas assez promu ?

Selon Laetitia Vasseur, cofondatrice de Halte à l’obsolescence programmée (HOP), une des associations qui ont soutenu la création du fonds de réparation, l’enjeu clé est que les grandes chaînes de réparation n’accaparent pas le label QualiRépar. Elle souligne que le dispositif a pour objectif de stimuler l’économie locale et d’assurer l’accès de tous à la réparation, même si elle approuve l’implication de ces grandes chaînes.

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