Les habitants reboisent les forêts au Costa Rica
Depuis maintenant une trentaine d’années, le Costa Rica redouble ses efforts de reforestation, notamment grâce à des initiatives publiques via des parcs nationaux et des récompenses financières à la clé pour les particuliers qui œuvrent à la biodiversité.
Des récompenses financières pour encourager la biodiversité
Petit pays d’Amérique centrale, le Costa Rica a une longue tradition en matière d’écologie. En effet, cette petite parcelle terre coincée entre le Pacifique et les Caraïbes n’a pas attendu les directives de la COP21 pour agir : alors que la couverture forestière au Costa Rica était d’à peine 20% en 1980, elle a atteint un record de 52% en 2017. Pays exemplaire en la matière, le Costa Rica avait prôné une action climatique axée sur l’humain lors de la COP21 de 2015 à Paris, par la voix de la vice-présidente de l’époque, Ana Helena Chacón : « des mesures d’adaptation qui garantissent aux communautés, surtout les plus vulnérables, d’augmenter leur résilience et leur développement ».
De l’avis de Life ONG, si le Costa Rica a réussi à gagner la bataille de la biodiversité, c’est principalement grâce à sa politique de subventions bien pensée, qui incite les particuliers à travailler à une économie plus verte. C’est ainsi que le pays a créé le Cref (Contrat pour la réduction des émissions forestières) en 2020, qui rémunère chaque hectare boisé à hauteur de 18 dollars, dans un contexte où les forêts étaient de vrais puits de carbone. A ce propos, le responsable du Fonds de financement forestier du pays (Fonafifo), Gimar Navarrete, explique que l’objectif est de « conserver 535 000 hectares de forêt primaire pour capter encore plus de gaz à effet de serre. Nous avions présenté ce projet de subventions auprès du Fond vert pour le climat ».
Le Costa Rica abrite 5% de la biodiversité mondiale
Au Costa Rica, les réserves qui recréent leur biodiversité arrivent à capter plus de carbone, tout en reconstituant les couloirs de migration. Résultat : le pays abrite 5% de la biodiversité mondiale, alors qu’il ne représente que 0,03% de la surface du globe. Aujourd’hui, un quart du territoire du pays est un parc ou une réserve protégée. Ce n’est pas tout : afin de réduire davantage son empreinte carbone, les députés du pays ont exploré la possibilité d’une loi qui interdit l’exploration et l’extraction d’hydrocarbures. Pour Pablo Castillo, ingénieur forestier, « on va dans le bon sens, mais il faut continuer, déterminer des zones sans interaction avec l’être humain car il y a toujours des politiques ou des entreprises qui veulent profiter de la terre. On n’est jamais à l’abri d’un retour en arrière ». Rappelons enfin que le Costa Rica a remporté cette année, en octobre, le prix Earthshot, une récompense qui met en lumière les initiatives qui ont un grand impact environnemental.